Cette semaine, le festival accueille DJ Fly, le multiple champion de France et du monde de DMC, la compétition référence de turntablism à plusieurs reprises. L’occasion de lui poser quelques questions sur son parcours et cette discipline du hip hop :
Activiste du turntablism depuis des années, comment es-tu tombé dedans ?
Je suis tout d’abord tombé dans le milieu hip hop par le graffiti. J’avais des potes graffeurs qui rappaient et scratchaient un peu. C’est ainsi que j’ai pu toucher mes premières platines. Je me suis rapidement passion. pour cette discipline avec l’envie d’avoir mes propres machines. Le turntablism peut se d.finir par la créativité, la complexité et l’originalité. Transformer, modifier et créer de la musique avec seulement deux platines, c’est un art qui relève du challenge. Il faut beaucoup de travail, de persévérance et de rigueur pour parvenir à quelque chose d’intéressant. C’est ce qui m’a permis d’atteindre les championnats du monde DMC et de décrocher ma première victoire en 2008. Avant d’être consacré « Greatest World DMC Champion » ou meilleur performance DMC de tous les temps, toutes catégories confondues en 2013.
Comment expliques-tu l’intérêt grandissant pour la discipline ?
Je dirais que c’est dû à sa singularité et à son approche artistique. A l’époque, dans l’univers hip hop, et même électronique, tout le monde connaissait les DMC et le turntablism. Même si le terme n’était pas vraiment connu. C’était un signe de prestige et de qualité. Puis des groupes comme Scratch Bandits Crew, C2C ou Birdy Nam Nam sont arrivés et ont démocratisé le turntablism avec des lives ludiques. Ce qui a suscité de la curiosité chez certains, des vocations chez d’autres. Malgré tout, en France, il n’y a pas beaucoup de jeunes DJ’s comparé à d’autres pays. Cela dit, je peux citer Skillz ou Groove Sparks qui font partis de cette jeune génération passionnée. Ils font du bien à ce mouvement.
Quelle est la différence entre DJ et turntablist ?
Le DJing est la sélection et l’enchaînement de morceaux via différentes techniques : mix tempo, fade, cut, cut vocal… Le turntablism est l’art de la création par les platines. Le but n’est pas d’enchaîner un disque A et un disque B, mais de créer musicalement en modifiant un, deux, voire plus de disques avec des techniques comme le scratch, le pass-pass, ou le beat-juggling. Un bon turntablist se reconnaît à sa maîtrise de ces fameuses techniques, à son talent de faire comprendre au public averti ou non ce qu’il se passe à travers ses routines. Au final, la technique pure a son degré d’importance, mais les principaux facteurs restent la propreté d’exécution, la créativité, l’originalité et la musicalité.
Retrouvez DJ Fly aux côtés de l’association ScratchLab :
Mardi 26 février, Trempolino : L’art du turntablism, une vision du DJing – carte blanche à Scratch Lab. Plus d’infos.
Samedi 2 mars, Trempolino : Rencontre avec DJ Fly. Plus d’infos.
Dimanche 3 mars, le QG / La Galerie des Opsessions : Kontrol Yo Handz – West Battle. Plus d’infos.