Du 27 au 29 octobre a eu lieu le Boot Camp Hip Hop, un stage collectif de création musicale, à Trempo dans le cadre d’Hip Opsession Musique. Nous sommes allé·es à la rencontre de ces onze jeunes rappeurs et beatmakers, pour comprendre qui ils sont, ce qu’ils retiennent du Boot Camp et quels sont leurs projets futurs. Accompagnés et conseillés par le producteur Shkyd, ces artistes amateurs, repérés par les pépinières jeunesse de la Ville, ont pu produire et enregistrer leurs sons dans les studios de Trempo avec l’ingénieur son Philémon Dobigeon (Mise Records, Vadek), puis tourner une session vidéo avec l’équipe de Clack. Un challenge pour tous ces rappeurs. Félicitations à : RMK, RVTMA, Rahim, Camjetski, Rio, Papyrus, King Jonas, S2A, Myron, Mickloems et Eikichi Phoenixia ! Voici leurs témoignages :
Parlez-nous un peu de vous et de votre parcours !
Camjetski : Moi c’est Camille, mon nom de scène c’est Camjetski, j’ai 17 ans et ça va faire bientôt un an je pense que j’ai commencé à enregistrer des sons et faire du rap.
Papyrus : Moi c’est Marcus, mon nom de scène c’est Papyrus et j’ai 16 ans. Moi aussi ça va faire un an que je fais du rap, on a commencé un peu en même temps avec Camjetski.
Eikichi Phoenixia : Je m’appelle Ervin, j’ai 26 ans, mon nom de scène c’est Eikichi Phoenixia. J’ai commencé par de la musique slam, ça a suivi par pas mal d’open mic et de scène ouverte jusqu’à que je commence mon premier projet quelques années après. Ensuite j’ai continué en animant une émission radio à Prun’ sur le hip hop. Et dernièrement j’ai participé au festival Spot et j’ai sorti un nouveau projet.
S2A : Alors moi c’est Samuel aka S2A, en fait j’ai commencé le rap en commençant à écrire. Au début j’étais pas trop dans le rap, je faisais plutôt du slam et ensuite mon meilleur pote il faisait du rap, du coup j’en ai fait, mais en mode amateur. Et c’est quand je suis arrivé sur Nantes, en post-bac où en gros j’ai rencontré l’asso 2LC qui est une asso hip hop. J’ai fait Spot, on a fait la première partie de Prince Waly, les premières parties de Chilla. J’ai été à pas mal d’open mic avec les gars du Fil Rouge. Et voilà, de fil en aiguille c’est devenu mon quotidien alors qu’avant c’était juste un passe-temps.
Myron : Moi c’est Myron, je suis beatmaker depuis environ trois ans et plus sérieusement depuis à peu près un an, parce que j’étais en études donc j’étais pas trop dispo tous les soirs pour bosser du son, pour aller au studio tard, etc. Donc après mon BTS, je m’y suis mis à 100 %.
King Jonas : Mon nom c’est Jonas, mon nom d’artiste c’est King Jonas, ça fait pas très longtemps que je suis dans la musique. Au début, j’accompagnais des ami·es artistes qui faisaient du rap et moi j’étais là comme un backeur. Un jour on est parti chez un ami qui avait un petit studio chez lui, il a mis une prod et on s’est essayé. À la base c’était pas le rap, moi je fais du dancehall, mais ici en France c’est le rap qui est à la mode donc je me suis lancé aussi. Chez moi j’ai un petit studio, là où j’enregistre aussi des ami·es, moi je ne fais pas tout le temps des sons, je fais tout ce qui est mixage.
Karim : Je m’appelle Karim, j’ai 16 ans, je suis tunisien et mon projet c’est de faire du rap plus tard.
Mickloems : Je me nomme Mickaël, j’ai 20 ans, je suis congolais-ivoirien et je fais de la musique depuis 2016.
RVTMA : Je m’appelle Marat, j’ai 18 ans, j’ai commencé à écrire il y a quatre cinq ans et je me suis plus concentré sur la musique il y a un an. J’ai commencé à sortir des petits sons et tout, à enregistrer vite fait comme ça. Moi je fais du rap mélancolique, un peu triste, parce que déjà c’est ce que j’écris et moi j’écris ce que je ressens et ce qui me passe par la tête. Je trouve que la musique triste, pour ceux qui ont des problèmes dans la vie et tout ça, ça peut les aider. Je trouve ça bien de passer des messages pour que les gens se sentent moins seuls, je trouve ça intéressant.
Rahim : Moi c’est Rahim, je suis compositeur, j’ai 24 ans. J’ai pas mal bossé avec des artistes nationaux du rap actuel genre Timal, SDM, ISK. Je suis sur Nantes depuis deux ans, je suis originaire de Brest et l’objectif ici c’est de pouvoir rencontrer des gens qui font la même chose que moi, peut-être pas forcément à la même échelle mais justement voir comment moi je peux apporter avec mon expérience du milieu, des sessions en studio que j’ai faites, voir comment je peux apporter aux gens qui veulent commencer, leur donner des conseils pour qu’ils puissent bien démarrer parce que moi au départ, j’en ai pas eu énormément des conseils.
Vous connaissiez le Boot Camp ? Qu’est-ce que vous retenez de cette expérience ?
Mickloems : J’ai connu le Boot Camp grâce à Lisa de la Mano qui m’aide à m’affirmer dans mes projets et mon but c’est de personnifier et personnaliser mon art. Et j’ai bien aimé faire des prods ici, c’est la première fois que j’en faisais et je compte continuer !
S2A : Pour moi le Boot Camp, il est bien intervenu parce que là l’année dernière avec le Covid, avec tout ça, j’ai vu un peu moins de monde, il y a eu moins d’événements et j’étais moins dans la vibe de partage, on était tous dans notre coin à se renfermer des autres. En fait quand t’arrives ici et que tu vois que des gens passionné·es, tu bosses à fond, tu partages avec les autres et ça te donne juste envie de faire ça tout le temps en fait. Peu importe si toi tu es dans le mood ou pas, les autres peuvent t’amener et t’épauler, et je pense vraiment qu’on a besoin des autres pour ce mood-là et c’est pour ça que je trouve ça intéressant.
Eikichi Phoenixia : C’est surtout par rapport à l’échange que j’ai voulu participer, pouvoir faire des rencontres, des rencontres nantaises en plus, et créer ensemble de la musique, dans une bulle pendant trois jours accompagné de professionnel·les, avec du très bon matériel, donc c’est très enrichissant.
RMK : J’ai connu le Boot Camp grâce à Lisa de la Mano qui m’a fait découvrir ça. Je suis allée à la Mano en leur disant que je voulais faire du rap et ils m’ont envoyé vers ce projet, c’est grâce à eux que je suis ici.
King Jonas : Au début je connaissais pas, c’est Julie de l’asso TriptiC, c’est elle qui m’en a parlé. Je suis venu en tant qu’artiste amateur débutant, j’essaye de m’essayer un peu dans tout pour connaître et comprendre comment créer des instrus. Parce qu’être artiste aussi c’est pas seulement de chanter, il faut être aussi professionnel en fait. Donc je suis venu apprendre et aussi tisser des liens avec les gars, avoir de la connexion, comment ça se passe, etc.
Myron : Du coup, je connaissais depuis un an avec ceux qui ont participé l’année dernière, ils m’ont dit qu’il y avait pas mal de rappeurs au Boot Camp mais peu de beatmakers alors je me suis dit pourquoi pas venir et pourquoi pas pouvoir proposer ce taf là, avoir une sorte d’alchimie, plutôt qu’avoir que des rappeurs et être contraints niveau prod. Mais c’est cool parce que ça me permet aussi un peu de voir comment les gens écrivent. Parce que mon truc c’est le beatmaking mais le hip hop c’est un tout et c’est cool parfois de voir aussi comment les autres peuvent travailler. Donc le Boot Camp c’est l’occasion de tester, d’écrire un peu, d’avoir l’avis de gens plus expérimentés sur ce point là donc c’est cool quoi.
Vous avez des projets après le Boot Camp ?
Rahim : J’ai déjà pas mal de projets qui sont sortis et qui ont été certifiés disques d’or et de platine. J’en ai d’autres qui devraient venir mais malheureusement tant que c’est pas sorti c’est compliqué d’en parler (rires). Et puis plus personnellement, j’aimerais sortir un projet avec mon cousin, un truc plus intimiste que ce que je fais dans l’industrie. Et puis sur du plus long terme, j’aimerais ouvrir ma propre structure pour accompagner les artistes.
Camjetski & Papyrus : On avait déjà un peu des projets avant, mais là on a encore plus envie de continuer !
Eikichi Phoenixia : J’ai développé mon émission qui s’appelle « l’œil du phoenix » où je retrace l’actualité du hip hop nantais. J’ai l’intention de faire Renc’art à l’est en novembre et je compte sortir les clips de mon dernier projet « les frontières de l’existence » et préparer la promotion de mon prochain projet « les flammes du phoenix » qui sortirait courant 2022.
Boot Camp Hip Hop
Piloté par Trempo, en partenariat avec Pick Up Production dans le cadre du festival Hip Opsession.
Avec les pépinières jeunesse de la Ville de Nantes : Fédération Léo Lagrange (EclectiC, TriptiC) et Horizon Jeunesse.
© Photos & vidéos : CLACK